Hypermétropie : comprendre, détecter et traiter ce trouble de la vue

L’hypermétropie est un défaut visuel qui touche environ 1 Français sur 10. A l’inverse de la myopie, elle se traduit par une vision floue de près. Ce trouble est lié à un œil trop court ou à une cornée pas assez bombée, souvent d’origine héréditaire.
Non corrigée, l’hypermétropie peut provoquer une fatigue visuelle : maux de tête, picotements ou difficultés à se concentrer. Chez l’enfant, elle est fréquente car les yeux sont encore en croissance. Dans beaucoup de cas, elle s’atténue naturellement vers 10 ans.
Qu’est-ce que l’hypermétropie ?
Chez une personne sans défaut visuel, l’image qu’elle voit se forme directement sur la rétine. En cas d’hypermétropie, l’œil un peu trop court fait que l’image se projette derrière la rétine. Dans l’enfance et jusqu’à la trentaine, le cristallin compense généralement ce défaut grâce à sa capacité d’accommodation. Mais avec l’âge, cette souplesse diminue et la gêne de près devient de plus en plus marquée.
Résultat : les objets proches paraissent flous, tandis que la vision de loin reste souvent correcte, surtout chez les plus jeunes.
Les signes qui alertent sur l’hypermétropie
L’hypermétropie se manifeste de différentes manières. Si vous présentez plusieurs de ces symptômes, il est conseillé de consulter un ophtalmologiste :
- Vue floue en lisant, sur un écran ou pour les travaux avec une vue de près
- Maux de tête fréquents après une journée de concentration
- Yeux fatigués, lourds ou douloureux après un effort visuel
- Picotements, brûlures ou tiraillements
- Difficulté à se concentrer de près, besoin de plisser les yeux pour mieux voir
A noter qu’après 40 ans il peut y avoir une augmentation des symptômes avec la baisse naturelle de l’accommodation
Comment est mesurée l’hypermétropie ?
Un examen de la vue chez l’ophtalmologiste permet de déterminer avec précision la puissance d’hypermétropie.
La puissance d’hypermétropie correspond à la valeur du défaut visuel. Elle se mesure en dioptries (D).
Plusieurs tests sont utilisés pour détecter une hypermétropie :
- L’autoréfractomètre : il mesure subjectivement le défaut visuel.
- La réfraction subjective : test de vue classique avec essais de verres correcteurs.
Le Skiacol ou l’atropine peuvent être utilisés pour bloquer l’accommodation et mesurer le défaut visuel. Chez l’enfant, cet examen se fait régulièrement sous atropine. Avant une chirurgie réfractive, il permet de définir la correction la plus juste et d’écarter toute compensation naturelle de l’œil.
Corriger l’hypermétropie
L’hypermétropie peut se corriger de plusieurs manières : lunettes, lentilles de contact ou chirurgie. Chaque solution a ses spécificités, ses avantages et ses limites.
Les lunettes avec des verres correcteurs d’hypermétropie
Les verres correcteurs pour l’hypermétropie sont convexes (bombés vers l’extérieur). Ils permettent d’envoyer l’image directement sur la rétine, rendant la vue plus nette. De ce fait, les verres sont plus épais au centre qu’aux bords. Il est préférable de choisir des montures arrondies et épaisses.
- La correction exacte est indiquée par l’ophtalmologiste sur l’ordonnance.
- Elles restent la solution la plus courante, surtout chez les enfants et les adultes.
Les lentilles de contact pour corriger l’hypermétropie
Les lentilles de contact ont le même objectif que les lunettes : elles permettent de placer l’image sur la rétine. Elles sont discrètes et offrent souvent un champ de vision plus large que les lunettes.
Il existe deux types principaux de lentilles :
- Lentilles souples : confortables dès le début, faciles à porter et adaptées au port quotidien. Elles s’adaptent à la forme de l’œil et conviennent à la majorité des patients.
- Lentilles rigides : plus petites et plus fermes que les lentilles souples, elles sont destinées aux personnes ayant de fortes corrections. Elles demandent cependant, une période d’adaptation plus importante.
Conseils pratiques : Un suivi régulier au début du port des lentilles chez votre opticien est indispensable pour vérifier la bonne adaptation des lentilles et faire des modifications au besoin.
La chirurgie pour supprimer l’hypermétropie
La chirurgie réfractive est une option pour corriger l’hypermétropie de façon définitive. Elle est envisagée quand les lunettes ou les lentilles ne suffisent plus, deviennent inconfortables, ou lorsque vous souhaitez ne plus porter d’équipement optique. La chirurgie réalisée par un médecin ophtalmologiste vient modifier la courbure de l’œil pour y voir de manière nette.
Des examens au préalable sont nécessaires pour déterminer quelle opération sera la plus adaptée et d’écarter d’éventuelles contre-indications.
Les infos à connaitre avant de se faire opérer
Avoir 20 ans au minimum.
Avoir une correction stable depuis au moins 3 ans.
Ne pas présenter de contre-indications médicales (problèmes cornéens, sécheresse oculaire sévère, maladies chroniques de l’œil).
Questions fréquentes sur l’hypermétropie
Comment est la vue d’un hypermétrope ?
Un hypermétrope voit généralement flou de près, en particulier lors de la lecture, du travail sur écran ou d’activités demandant une vision rapprochée. La vision de loin peut rester nette, surtout chez les jeunes, car leurs yeux compensent ce défaut en accommodant (mise au point automatique du cristallin). Cet effort constant peut entraîner de la fatigue oculaire, des maux de tête ou une gêne visuelle progressive. Après 40 ans, cette capacité d’accommodation diminue, rendant la vision de près encore plus difficile sans correction. À l’inverse, un myope voit bien de près mais flou de loin.
Peut-on prévenir l’hypermétropie ?
L’hypermétropie est principalement liée à la forme et à la taille de l’œil. Il n’existe donc pas de méthode pour la prévenir. Cependant, adopter de bonnes habitudes visuelles, comme éviter la fatigue oculaire excessive, faire des pauses régulières lors de la lecture ou du travail sur écran, peut aider à limiter les gênes liées à ce trouble. Contrairement à la myopie, qui peut être influencée par des facteurs environnementaux, l’hypermétropie est moins prévisible. Lorsque les yeux sont beaucoup sollicités, il est important d’appliquer la règle des 20-20-20. Toutes les 20 minutes, regarder à plus de 20 mètres pendant 20 secondes.
L’hypermétropie change-t-elle avec l’âge ?
Chez les enfants, l’hypermétropie légère peut diminuer naturellement avec la croissance de l’œil. En revanche, chez l’adulte, elle peut rester stable ou devenir plus gênante en vieillissant, notamment après 40 ans, en raison de la presbytie. La baisse du pouvoir d’accommodation rend alors plus visible l’hypermétropie qui était compensée auparavant.
Est-ce qu’un hypermétrope doit toujours porter ses lunettes ?
Le port de lunettes dépend de la puissance de l’hypermétropie et de l’âge du patient. Un enfant ou un adulte jeune avec une hypermétropie faible peut parfois compenser naturellement sans correction s’il n’a pas de symptômes. En revanche, dès l’apparition de fatigue visuelle, de maux de tête ou de troubles de la concentration, le port de lunettes devient recommandé, voire indispensable. Avec l’âge et la baisse de l’accommodation, la correction optique devient souvent nécessaire en permanence pour garantir un bon confort visuel, en particulier pour les activités de près.
Quels sont les symptômes de l’hypermétropie ?
Fatigue oculaire, vision floue de près, yeux qui piquent ou larmoient, maux de tête en fin de journée.
Comment savoir si l’on est hypermétrope ?
L’hypermétropie se traduit par des difficultés à voir de près. Une consultation chez l’ophtalmologiste avec un examen de la réfraction permet de poser le diagnostic.
Comment corriger l’hypermétropie ?
La correction se fait par des lunettes, des lentilles de contact, ou par la chirurgie réfractive dans certains cas.